Je n’aime pas Myco Anna ou toute autre ligne qui s’inspire d’une géométrie douteuse et d’un mix (trop) inusité de matières au nom de l'écologie.
Je déteste que mon haut et mon bas soient parfaitement coordonnés dans un jeu peu subtil de couleurs et d’un style funkyness-artsy qui trouve, plus souvent qu’autrement, écho chez la clientèle du Salon des Métiers d’art de Montréal. En fait, peu importe la marque, car ce style sert désormais de référence, pour un ensemble de lignes (beaucoup trop nombreuses) répondant aux critères éco-bio-recyclé-designers-québécois-éthique-et-j’en-passe.
Je n’y trouve définitivement pas mon compte, non pas en terme de valeurs, mais en terme d’esthétisme.
Toujours la même silhouette, le même surjet de couleur contrastante, ainsi qu’un amalgame de juxtapositions d’imprimés, avec au final une belle asymétrie en pointe. Cet éventail de matières semble original mais est finalement dépourvu de style, de subtilité. Le style dit Myco Anna, est selon moi une réflexion trop simple, voire simplette du design et de sa conscience dite sociale. Un style brut, au sens brutal du terme.
Oxymore que celui du concept d’ecofashion. Tendance, consommation et éphémère affronte durabilité, logique et conscience. Il est évident qu’il existe actuellement des façons de mieux consommer, sans toutefois tomber dans cet esthétisme tant redouté.
Et les solutions sont multiples: matières biologiques (le coton est l’agriculture la plus polluante de la planète*), teintures écologiques, traitements des tissus repensé, consommation moindre…Il est fort honorable de vouloir aujourd’hui réutiliser ce qui ne l’a pas été suffisamment pour éviter un immense gaspillage. Si l’entreprise en elle-même est louable, n’avons-nous pas fait le tour, esthétiquement parlant, des créations faites à partir de tissus recyclées?
Comme toute chose, les premiers vêtements émergents de la veine « éco-matières recyclés » étaient surprenants et tentants. Mission noble que celle du mouvement vert, mais à ce jour, la question se pose: que s’est-il passé depuis? Malheureusement, rien de bien nouveau.
Tout de même, il existe une clientèle fidèle à ce créneau, une niche précise et des ventes qui semblent ne pas vouloir diminuer. Pourquoi? Le style, nous en déplaise, convient à plusieurs et la qualité générale du produit acheté est tout de même bonne, au niveau fit et confection.
Mais aujourd’hui, difficile pour un créateur d’utiliser des fibres dites vertes sans être associé à tout ce mouvement Hippie-crafty. La mode québécoise est surreprésentée par ce genre d’esthétisme et par ce leitmotiv du consommateur responsable. Pourtant, un vêtement patchworké n’est pas forcément gage de durabilité. L’amalgame de fibres aux caractéristiques différentes fragilisent parfois la confection et réagissent souvent mal au lavage.
Si on vante tant les mérites du vintage, qu’on pait des fortunes pour un costume Dior datant des années 50, c’est parce qu’il est encore en bon état, que la confection, la coupe sont toujours d’actualité. Pourquoi? Parce qu’un créateur a eu une réflexion sur le vêtement, a pensé la construction, a amené le design plus loin que ce qui lui était donné de voir. Et c’est dans ces termes qu’il faut consommer. Et recycler. Conservons les vêtements tels qu’ils sont, partageons-les, réutilisons-les, et ce, sans couper dedans!.
On s'est permis de discuter goûts et couleurs.
[MARIE-CHARLES ET MARIE-EVE]
[MARIE-CHARLES ET MARIE-EVE]
Bien que je ne suis pas un fan de Myco Anna et toute autre ligne du genre, bien que je n'en porte pas non plus. Il est bien important de ne pas oublier que même si l'industrie du coton est l'industrie la plus polluante de la planète, l'industrie du coton biologique a autant de pesticide a l'intérieur que le coton normal au final puisque la législation canadienne oblige d'ajouter des pesticide pour éviter la contamination de son beau pays. L'industrie de l'écolo est aussi très peu interessante par son marketing souvent faux dont les prix sont gonflés puisque le produit a une valeur ajoutée. Je te conseille plutôt de t'informer sur l'Eco Index, un outil que quelques compagnies utilise pour calculer leur empreinte écologique et ainsi retracer l'histoire d'un vêtement de A à Z !
RépondreSupprimerEffectivement, la culture du coton, bio ou non, engendre beaucoup de conséquences sur l'environnement.
RépondreSupprimerMerci pour l'info de l'éco Index. Sinon, si tu ne connais pas déjà, Équiterre a produit un guide sur le vêtement responsable que tu peux trouver au http://www.equiterre.org/solution/guide-du-vetement-responsable.
Difficile toutefois de ne pas s'y perdre un peu, puisqu'il existe plusieurs réglementations et que le tout est plus ou moins unifié!
J'ai bien aimé l'article :-) j'ai mal à la Myco Anna !!! Yééé,tu devra en écrire plus de billets dans ce genre on se fait trop de compliments dans le milieu
RépondreSupprimerMyco Anna, le running gag des designers Québecois
RépondreSupprimerBon c'est une opinion comme une autre ;-) Faut pas se prendre trop au sérieux l'ami, ni se donner trop d'importance ;-) Pas pcq toi tu aime pas que ce n'est pas valable. Si tu as mal, prend donc 2 tylenol et calisse nous patience.
RépondreSupprimer@Guillaume, tu ne semble pas trop savoir de quoi tu parle. Renseigne toi un peu plus sur les certifications bio et les normes avant de faire mauvaise presse au bio.
Roseline
Ben d'accord...
Supprimer@Roseline: Personne n'a dit que ce n'était pas valable. Et puis on se permet d'en parler, parce que il y a cette adoration, ou devrais-je seulement dire, overexposure, de la marque, et que bien des fois, ça nous fâche. On est toutes les deux issues du milieu, alors, sans ce donner plus d'importance, on exprime notre point. Et le but n'étant pas de critiquer amèrement Myco Anna, mais de souligner le manque de créativité quand vient le temps de parler de mode éco, et de matières recyclées.
RépondreSupprimerMais t'inquiète, j'ai pris mes tylénols et ça finit par passer. ;)
Brand éco intéressant montréalais: Superfluous
RépondreSupprimerMyco Ana passe encore, moi c'est Kolchic que je suis pas capable ! Ce serait plutôt eux le running gag des designers québécois (Entendu de la bouche de d'autres designers!)
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