J'ai Mal à la Mode
Blogue. Jamais nous n'aurions pensé utiliser ce mot, mais force est d'admettre qu'il faut combattre le mal par le mal. Ainsi, voici un blogue qui veut affronter, critiquer, faire découvrir la mode qui nous emballe, nos idées qu'on déballe et les frustrations qu'on ravale.
1.25.2015
2.06.2013
Étonnement
On m'a posé la question. Alors j'ai répondu.
Qu’est-ce qui vous étonne dans un article de journal?
La lecture en pilote automatique.
Le style réglé au quart de tour.
Les faits.
Les faits qui s’enchaînent.
Les faits qui ne cessent de se répéter.
Le ton neutre.
Le détachement.
Le manque de qualificatif, et cette manie d’en dire trop inutilement.
Le rythme de-tout-dire-en-2-feuillets-ou-moins.
Le journaliste qui traite d’un drame familial comme il parle de météo.
Il fait -4º C à Montréal, -8 º C à Sherbrooke où une mère a abandonné ses enfants la nuit dernière.
La nécrologie avant la section art.
Le titre accrocheur; le texte parfois vide.
La monotonie.
La pyramide inversée.
Encore le pilote automatique.
Et puis, un feuillet en bas à gauche, page A8.
Le Ton.
Une virgule, une exclamation!
Une personnalité qui écrit.
Pas d’humeur, ni de chronique
Plutôt une proximité. (Lui et Moi)
Le journaliste qui fait des mots avec des images.
Celui qui enseigne et renseigne.
Je lis, je dévore, je réfléchis, je dé
cor
ti
que.
Je m’étonne du poète journaliste, celui qui capte l’attention, qui fait réfléchir, qui habite l’article.
Je suis étonnée.
Et là, je me surprends.
Qu’est-ce qui vous étonne dans un article de journal?
La lecture en pilote automatique.
Le style réglé au quart de tour.
Les faits.
Les faits qui s’enchaînent.
Les faits qui ne cessent de se répéter.
Le ton neutre.
Le détachement.
Le manque de qualificatif, et cette manie d’en dire trop inutilement.
Le rythme de-tout-dire-en-2-feuillets-ou-moins.
Le journaliste qui traite d’un drame familial comme il parle de météo.
Il fait -4º C à Montréal, -8 º C à Sherbrooke où une mère a abandonné ses enfants la nuit dernière.
La nécrologie avant la section art.
Le titre accrocheur; le texte parfois vide.
La monotonie.
La pyramide inversée.
Encore le pilote automatique.
Et puis, un feuillet en bas à gauche, page A8.
Le Ton.
Une virgule, une exclamation!
Une personnalité qui écrit.
Pas d’humeur, ni de chronique
Plutôt une proximité. (Lui et Moi)
Le journaliste qui fait des mots avec des images.
Celui qui enseigne et renseigne.
Je lis, je dévore, je réfléchis, je dé
cor
ti
que.
Je m’étonne du poète journaliste, celui qui capte l’attention, qui fait réfléchir, qui habite l’article.
Je suis étonnée.
Et là, je me surprends.
2.03.2013
Retour.
Bon ok. On revient de loin, mais c’est vraiment juste parce qu’on est des filles vraiment occupées. Aucune procrastination en cause. Mais comme on a toujours mal, mais plus vraiment juste à la mode, on a décidé de repartir. Pas à zéro, mais sur une plateforme plus large, qui nous permettra d’aborder plus de sujet, de propos qui nous touchent et qui ne sont pas toujours mode. L’actualité pullule de choses douloureuses dont ont aimerais vous parler!
Si jamais votre mémoire vous fait défaut ou simplement pour le plaisir de nous relire, on vous invite à relire nos anciens posts, parce que de bons articles ça ne se démode pas.
On commence donc l’année par une rétrospective mode, pour ne pas trop vous bousculer, puis après MC va faire sa jet-set en nous postant live ses impressions sur la New York Fashion Week et moi je vais essayer de trouver de quoi d’aussi hot directement de Montréal.
On a hâte.
2.02.2013
Rétrospective 2012: Montréal Grosse ville de Mode
Un an déjà, qu'on lançait notre blogue (et qu’on le délaissait), mais sentant toujours la flamme, nous revoici donc, pleine d’entrain et de joie. Exercice de style et de pensées, on pousse la mode un peu plus loin et on ramène des opinions, des idées et des trouvailles, tout ponctuant de nos aventures quotidiennes et de photos de chat.
Pour commencer et parce que Janvier (ok, initialement on devait le mettre il y a 2 jours...) est toujours le meilleur moment pour les rétrospectives, je vous en fais une question de voir si vous avez bien suivi les tendances durant notre absence. Une rétrospective assez brève, mais (espérons-le) constructive.
Montréal Grosse ville de Mode.
Et oui nous voilà déjà reparti sur des affirmations polémiques.
Après plusieurs saisons à stagner, ne mâchons pas nos mots, j’ai l’impression que la mode de Montréal se transfor et nous donne à rêver un peu plus.
D’abord par une semaine de mode qui se déplace dans des locaux plus tendances, mais aussi à cause des designers dont la volonté de nous surprendre ne cesse de croître. Ainsi commençons cette rétrospective avec un regard sur les collections présentées en février dernier.
Deux coups de cœur des collections autommne-hiver 2012
L’année avait commencé avec la collection de Tavan et Mitto, qui faisait un retour sur le podium après plusieurs années d’absence. Une merveille de luxe, de contemporain avec une touche d'intemporalité. Une collection qu’Audrey Hepburn aurait portée dans sa filmographie au grand complet. Des matières somptueuses, dans des teintes d’ocre, marine et beige qui enveloppaient la silhouette, de façon féminine avec un esprit à la garçonne étudié. Une petite déception s’est emparée de moi quand j’ai vu la collection suivante. Où état passé les ourlets aux genoux? Les silhouettes complexes? Par chance le stylisme et les couleurs ont su me charmer (mais pas complètement).
Tavan et Mitto |
Mélissa Nepton |
Coups de cœur de printemps-été 2013 (collections présentées en septembre)
On ne peut parler de cette année mode sans aborder le nouvel emplacement de la semaine de mode de Montréal. Bunker classe, l'Arsenal nous offre de l'espace et de l'écho. Un déménagement qui donne l’opportunité aux créateurs émergents de présenter dans une salle plus petite, et offre aux nombreux médias, disons bloggeurs, un espace pour travailler.
La salle principale offre quant à elle un runway plus grand (trop?) et de l’espace pour asseoir la nouvelle foule attirée par les VIP-passe au coût de 200$ la semaine… (j’y reviendrai)
L’Arsenal = un grand moment mode pour tout ceux qui se la joue jet-set dans Griffintown (juste comme ça : on se l’avoue personne n’était jet-set sous la pluie à marcher du métro George-Vanier à L’Arsenal).
Anastasia Lomonova a présenté l'automne dernier une collection magique. Entre femme guerrière et chaman, ses silhouettes se font fluides, dans les tons de terre, ponctuées de nombreuses franges. Cela résulte en une collection étrange, ou plutôt troublante, qui donne envie de se prendre pour une fille des bois. Mentions spéciales au casting remarquable et aux accessoires qui rappelaient l’univers du film le 5e élément. Et finalement, coup de cœur aux robes qui rappellent des troncs d'arbres parsemés de champignons.
Je le dis et je me répète, by Thomas est la créatrice à surveiller. Natasha Thomas a le talent pour mettre le doigt sur les tendances de l'heure, sait équilibrer ces silhouettes et choisit ses matières à la perfection, sans parler de ses sacs complètement ahurissants. Wow. Je n'ai plus de mot, juste de l'émotion. Une créatrice de la relève à surveiller. (Mme Dion: je veux un sac Natasha Thomas.)
Anastasia Lomonova |
Anastasia Lomonova |
Je ne pouvais oublier UNTTLD, qui a présenté une collection d'été, guerrière empruntant aux samouraïs et aux éclats de soleil. J’avoue vouer un culte qui ne cesse de grandir pour le duo Simon-José-Manuel. En fait je voudrais les marier. (autre fait : ce commentaire n’a rien à voir avec la mode. Juste mon fanatisme)
À regret quelques uns ont quitté le territoire pour des jours (espérons-le) meilleurs. LYN et Christian l’enfant roi ont migré vers le territoire européen pour trouver un meilleur marché à leurs collections éclatées. Je pleure encore.
By Thomas |
By Thomas |
Sur une note économique, mentionnons que 2012 annonçait l'arrivée en grande pompe du géant américain Target, qui promet beaucoup : concours, commandites et partenariats, tout pour séduire et préparer leur arrivée sur le marché québécois. Toutefois, quelque chose laisse perplexe. Il semble que tout ne soit pas rose (ou rouge) sous le soleil de Target :
UNTTDL |
UNTTDL |
Péripétie: J'ai mis mes Sorels
J’ai oublié mes clés à la job. Il fallait bien que j’aille les chercher. Il neigeait, pas super fort mais quand même. J’ai aussi laissé mes bottes chaudes à la job l’autre soir, volontairement, pour ne pas avoir à les trainer. Bref, j’avais juste des bottes de fillettes pas chaudes pis 40 minutes de marche à faire sous la neige. Tant pis me suis-je dit, y faut ce qui faut, je mets mes Sorel.
C’est des vrais. Pas des petites cutes. Pas comme ils les font maintenant, ajustées et courtes avec le moutons qui déborde.
Nenon, des vrais, comme celles que j’avais quand j’étais petite.
Le size pour astronaute, avec les gros feutres en laine.
Je m’attendais bien à quelques regards dégoutés ou méprisant face à cette grossièreté…
En traversant le parc Laurier, je me suis même demandé ce que je ferais si je rencontrais l’homme de ma vie, genre Olivier Langevin qui s’en va jouer au hockey.
« Belles bottes », qu’il me dirait, narquois.
« J’ai oublié mes high heels à job », c’est ça que je lui répondrais, me semble.
Finalement, j’ai fait rire de moi, littéralement. Y’a une fille au chaud dans son char qui m’a pointé du doigt en riant, sans gêne. (Ça me rappelle une fois dans les montagnes…avec ma tronche de punk)
Faque le monde a trouvé ça drôle.
Ça me surprend toujours, l’impudeur des gens.
Je suis rentré les pieds secs.
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4.09.2012
Comprenons nous bien: le street styling
J'ai
honte.
Jamais
dans toutes mes soirées dites jet-set, quelqu'un a daigné me féliciter pour mes
looks incroyables.
En
fait, l'apogée de ma carrière de fashionista serait bien d'être prise en
flagrant délit de style et d'être immortalisée en street styling. Mais pour
l'instant, rien de tout ça, seulement de l'amertume et de la déception.
Toutefois,
en ce qui me concerne, aucune frustration (clin d'œil, clin d'œil). Mais je
soutiens que le photographe street styler n'est jamais là au bon moment. En
effet, combien de fois me suis-je dis "OMG, aujourd'hui une escouade look
pourrait débarquer et je gagnerais assurément, pis toute pis toute."
Bill Cunningham de loin la "meilleure escouade" par qui être photographié
Mais
me voilà, au même point que plusieurs, sans la moindre photo comme preuve de
mon sens inné du style.
Sous
mes airs d'offusquée, je m'interroge. L'intérêt pour la mode de rue est
-elle
encore justifiable?
-
Voici la définition donnée par le LondonFestival of Photography (que j'ai jugée pertinente et bien illustrée)
Street photography captures people and places within the public domain.
More specifically street photography is defined as “un-posed, un-staged
photography which captures, explores or questions contemporary society and the
relationships between individuals and their surroundings.”
En
extrapolant à la photographie de mode, cette relation entre la personne et son
environnement perd en spontanéité et en
profondeur. On ne capte plus réellement l'essence d'un style, l'appartenance à
un groupe, ou une esthétique particulière. Tout cela a vite fait d'être
remplacé par le jeu du vedettariat et du tape à l'œil.
Tout
le monde semble, à tout moment, être prêt à affronter l'objectif d'un
néo-hypster branché. Néo-hypster qui semble, quant à lui, tenter de faire un Sartorialist
de lui-même.
Et ce fameux hipster branché, où
trouve-t-il le matériel pour se construire un blogue des plus branché? Dans les
évènements modes évidemment. Mais faisons le calcul, personne ne fait le calcul
pour se dire que la probabilité de trouver une personne au style avant-gardiste
dont la garde-robe se compose essentiellement du créateur Price Upon Request, est beaucoup plus élevée que de la croiser
disons, dans votre épicerie.
Encore
une fois, on se retrouve dans un bassin de gens qui ont accès à une culture
mode beaucoup plus grande, qui se
traduit généralement par un look plus réfléchi.
On
s'approprie de moins en moins la mode de façon inspirée. On assiste rarement à quelque chose de
nouveau, tout le monde se ressemble. Et pourtant, tout est prétexte à être
photographier. On perd l’essence même du mouvement, sa saveur surprenante et
spontanée.
L'influence
de la rue dans les créations de designers, exception faite de créateurs
déjantés comme Giles ou Jeremy Scott, sont rares à un point tel qu'on a du mal
a interpréter des collections originales et différentes comme celle de Rei
Kawakubo ou encore, cette saison, celle de Marc Jacobs, qui font fi de
l'esthétique conventionnel du beau. Le pré-fabriqué, le pré-mâché semble en
fait beaucoup plus facile à digérer que l'originalité toute crue.
Marc Jacobs RTW Fall 2012
Marc Jacobs RTW Fall 2012
J'en
ai aussi contre tous ces petits questionnaires bidons qu'on leur fait répondre,
oubliez leur drink favoris, demander leur quelles sont leurs vues politiques,
les courants artistiques qui les inspirent. Et pour certains, la mention vos
parents paient-ils vos vêtements pourraient aussi être un bon indicateurs de
style. (Confidence pour confidence, mes parents ont payés longtemps mes
vêtements, et croyez moi, je ne méritais pas plus ma page dans le Nightlife)
Je
veux de l'originalité, une élégance hors du commun, un esthétisme laid à la
limite du beau, de l'étrange, de l'unique, du tape-à-l'oeil avec une attitude
de je-m'en-foutisme loin de celle des divas.
Pour
ceux qui n'auraient donc pas encore tout saisi, voici les règles d'or.
Conseils
à l'attention du photographe street-style que vous êtes:
1. Se Prendre en photo, en action, ne compte pas
2.
Si
toutes vos photos de street styleux ont toutes le même décor, changez
d'endroit, vous êtes surement dans un évènement mode.
3.
Bottes
Hunter, Canada Goose, sacs Longchamps ou Micheal kors? Inutile de prendre une
photo, à moins bien sûr que vous ayez comme objectif de poser le plus grand
nombre d'individus habillés de la sorte en même temps.
4.
Si
la personne se laisse trop facilement prendre en photo, attention, méfiez vous,
il y a anguille sous roche. Cette personne a sans doute mis beaucoup d'effort
pour vouloir être photographié.
Finalement
à l'attention de ceux qui ont (auront) la chance d'être photographié
A. Tout mettre ce qu'il y a de plus éclaté dans votre garde-robe n'est pas gage de style.
B.
En
cas de doute, abstenez-vous.
C.
Le
look ethnique, voire turbans, boubous, prints exotiques, n'est plus
exceptionnel. Francine Grimaldi l'a porté et le porte encore, alors mieux vaut
être vraiment original pour dépasser le maìtre.
D.
Évitez
de faire de l'attitude a la caméra, anyway,
votre look vole déjà la vedette à votre personnalité.
Je
rêve d'un site appelé Ordinary People got
style ou People got Ordinary Style, site duquel je serais sûrement la vedette.
|Marie-Charles|
***Note
de Marie-Eve : Ordinary People got
style, c’est ça, l’essence et la base du street styling. S’inpirer des gens
qui ont un sens du style inné, l’insouciance dans le regard avec un petit goût
de révolte en bouche. En-tout-cas, c’est ma vision à moi.
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3.16.2012
Révolte sur carré rouge
J’aurais souhaité être plus futile, mais dans un contexte de marchandisation de l’éducation, le sujet de la mode, marchandisation d’un bien matériel par excellence, me semble peu à propos. Et pourtant, hier, j’ai posé un des gestes modes les plus importants : épingler mon carré rouge. (Un peu tard me diront certains, qu’à cela ne tienne, j’ai fini par m’afficher)
Oui, je dis bien un geste mode, puisque selon la définition, prenons celle du Larousse, qui ne s’éloigne pas tant de celle donné par plusieurs sociologues : « La mode est une manière passagère de se conduire, de penser, considérée comme de bon ton dans un milieu, à un moment donnée » Souvent, le terme mode peut être associé à une signification péjorative, alors qu’ici, bien loin de cette nuance, cette mode du carré rouge témoigne d’un phénomène sociologique bien réel et loin de la superficialité.
Ce qu'il faut voir dans ce mouvement de mode, c'est l'incidence du carré rouge lui-même, de cet accessoire de révolte. Et c'est là que réside toute la force d'une mode, lorsqu'on va plus loin que la simple question de style ou d'esthétisme, pour entrer dans sa dimension politique. À l'instar du mouvement punk des années 80, cette mode du carré rouge est porteuse d’une idéologie, d’un mouvement qui en inspire plus d’un. Les punks avaient comme slogan le « No Future », et dans ce cas précis de marchandisation de l’éducation, cette devise prend un tout autre sens.
Je n'ai jamais eu peur de défendre mes idées, de m'exprimer haut et fort. Et pourtant en épinglant mon carré, j'ai hésité. Hésité, car accrochant ce symbole, l’ampleur est tout autre ; c’est beaucoup plus qu’une prise de parole personnelle, mais plutôt des voix unis dans un symbole. C’est le mouvement collectif qui parle. Car militant actif ou non, en portant cette petite pièce de feutre, on fait partie de la chaîne. Cela devient une sorte de code, une reconnaissance entre membre, une entente tacite entre inconnus, unis dans nos convictions.
Plus une fan du No logo, je dois admettre qu'il est décidément plus facile de porter un chandail au brand visible que d’afficher au grand jour ses convictions. Car on l’aura compris, protester est encore aujourd'hui une sorte de tabou. Oser aussi.
Je reste donc convaincue que je fais preuve de courage en portant fièrement mon carré rouge. Preuve du même courage que tous ces étudiants qui vont à l'encontre des décisions prises pour afficher leur couleur. Il est fascinant de voir comment cette touche de rouge devient un uniforme qui nous rassemble, mais aussi de voir à quel point ce banal carré devient source d’une si grande créativité, quand vient le temps d’affronter d’autres organisations en uniforme.
Oui, on a déjà vu une collectivité arborer un signe distinctif ou un symbole pour faire avancer une cause, mais elles ont souvent été plus qu’à leur tour utilisées dans des campagnes marketings de toutes sortes, si on prend l’exemple des multiples prétextes pour supporter le cancer du sein. (Notez que je ne lui enlève pas son importance)
Peut-être que le geste d’épingler ce carré est en fait beaucoup plus banal que ce que j’en pense, mais n'êtes-vous pas d'accord que, justement, quand on arborera le carré rouge de la même façon qu’on le fait avec le ruban rose, peut-être aura-t-on perdu l’essence de la cause.
Car ce carré là, lui, représente un terrain encore vierge de toutes ententes commerciales. La seule entente collective prise à son égard est celle de la rage, de la colère, de l'unité ou encore de l’espoir. Un amalgame d’émotions rassemblé sur une superficie d’à peine 4 cm2.
Mais mis bout à bout, difficile d’ignorer plus longtemps la superficie totale de ces petits carrés rouges.
Oui, je dis bien un geste mode, puisque selon la définition, prenons celle du Larousse, qui ne s’éloigne pas tant de celle donné par plusieurs sociologues : « La mode est une manière passagère de se conduire, de penser, considérée comme de bon ton dans un milieu, à un moment donnée » Souvent, le terme mode peut être associé à une signification péjorative, alors qu’ici, bien loin de cette nuance, cette mode du carré rouge témoigne d’un phénomène sociologique bien réel et loin de la superficialité.
Manifestation étudiante dans le centre-ville de Montréal, mardi dernier.
Photo Patrick Sanfaçon, La Presse
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Je n'ai jamais eu peur de défendre mes idées, de m'exprimer haut et fort. Et pourtant en épinglant mon carré, j'ai hésité. Hésité, car accrochant ce symbole, l’ampleur est tout autre ; c’est beaucoup plus qu’une prise de parole personnelle, mais plutôt des voix unis dans un symbole. C’est le mouvement collectif qui parle. Car militant actif ou non, en portant cette petite pièce de feutre, on fait partie de la chaîne. Cela devient une sorte de code, une reconnaissance entre membre, une entente tacite entre inconnus, unis dans nos convictions.
Plus une fan du No logo, je dois admettre qu'il est décidément plus facile de porter un chandail au brand visible que d’afficher au grand jour ses convictions. Car on l’aura compris, protester est encore aujourd'hui une sorte de tabou. Oser aussi.
Je reste donc convaincue que je fais preuve de courage en portant fièrement mon carré rouge. Preuve du même courage que tous ces étudiants qui vont à l'encontre des décisions prises pour afficher leur couleur. Il est fascinant de voir comment cette touche de rouge devient un uniforme qui nous rassemble, mais aussi de voir à quel point ce banal carré devient source d’une si grande créativité, quand vient le temps d’affronter d’autres organisations en uniforme.
Manifestation étudiante sur la Métropolitaine.
Photo Patrick Sanfaçon, La Presse
|
Oui, on a déjà vu une collectivité arborer un signe distinctif ou un symbole pour faire avancer une cause, mais elles ont souvent été plus qu’à leur tour utilisées dans des campagnes marketings de toutes sortes, si on prend l’exemple des multiples prétextes pour supporter le cancer du sein. (Notez que je ne lui enlève pas son importance)
Peut-être que le geste d’épingler ce carré est en fait beaucoup plus banal que ce que j’en pense, mais n'êtes-vous pas d'accord que, justement, quand on arborera le carré rouge de la même façon qu’on le fait avec le ruban rose, peut-être aura-t-on perdu l’essence de la cause.
Car ce carré là, lui, représente un terrain encore vierge de toutes ententes commerciales. La seule entente collective prise à son égard est celle de la rage, de la colère, de l'unité ou encore de l’espoir. Un amalgame d’émotions rassemblé sur une superficie d’à peine 4 cm2.
Mais mis bout à bout, difficile d’ignorer plus longtemps la superficie totale de ces petits carrés rouges.
3.09.2012
Le retour du brun.
Eh oui. À
force de faire le tour de la palette de couleurs, on finit par revenir à
certaines d’entre elles qui nous inspirent moins. Bien sur, pour la déco, la
coiffure, les accessoires, ça va encore….mais dans les vêtements, le brun est
loin d’être le chouchou des designers. Qu’à cela ne tienne, 2012, année de tous
les changements et de toutes les fins; le brun est in. Après quelques saisons passées sur le nude, il fallait bien qu’on y vienne. Notez, ce n’est pas que je
sois forcément contre, c’est plutôt que je ne suis pas totalement pour. Surtout
qu’on l’utilise beaucoup dans sa palette chocolat, en cuir ou en velours
surtout. Du gros cuir chocolat, beurk. Ou pire, le brun-verdâtre, et le
brun-jaunâtre, comme ce manteau de cuir vernis chez Vuitton. Je ne comprends
pas et ne m’y fait pas. Le velours quant à lui peut amener une richesse à la couleur
en lui conférant plusieurs tons par son effet lumineux, mais comme on peut le
voir chez Burberry, ce n’est pas toujours réussi.
Louis Vuitton |
Burberry Prosum |
Ceux qui
savent encore faire dans la subtilité et l’élégance auront réussi à intégrer le
brun dans des tons plus rouge, bourgogne, ou très profonds. Le cuivré aussi permet d'intégrer les teintes terreuses plus facilement dans certaine palette. J’aime bien aussi la
version plus équestre et masculine, à la Miu Miu. Chic et Élégant.
Miu Miu |
À ne pas
négliger avec l’avènement du brun, l’inspiration Chewbacca. Comme la fourrure fait, elle aussi, un retour
fracassant, pourquoi ne pas profiter de cette occasion fantastique pour créer
de sublime manteau à poils longs, et bruns, de préférence. Les bottes chewbacca
ont fait fureur il y a quelques années!
Mulberry |
Muse par Christian Chenail |
Il est
clair que c’est aussi toute l’imagerie animale, ce coté wild, qui a façonnée cette tendance. Les animaux empaillés, le bois,
toutes les matières à poils imaginables…Et l’engouement pour le kitsh. D’ailleurs,
il y a une vibe particulière qui fait
du brun plus qu’une couleur, mais un style en soi, selon moi. Nous avions
d’ailleurs cette discussion concernant un restaurant nouvellement populaire et
on ne peut plus brun, Le Nouveau Palais*.
Racheté par des jeunes, ce resto-cantine du Miles-End au décor douteux a été
conservé tel quel, sauf pour ce qui est du menu et du staff (qui ont rajeunis
un peu!). Et que dire de toutes les tavernes qui ont poussé ces dernières
années, emportées par la vague du kitsch. Serge, Roger, Normand, Edgar…Autre événement de
la sorte, les lundis de cinéma Douteux
(au pub Brouhaha), qui s’intègre parfaitement dans cette vague brune. Venez
boire de la bière et lancer des projectiles sur les plus mauvais films de
l’histoire! Film dans lesquels les acteurs sont vêtus brunement et portent avec
panache leur moustache la plus velue.
UNTTLD |
Louis Vuitton |
Alors voilà, la couleur, le style, gâtons-nous donc de cette laideur réconfortante! Mais pas trop quand même…
*Merci à
Jean-Do, du Pub Rose Phillips, pour cette découverte. (JD qui tenait absolument
à ce que je parle de son bar dans mon blog, mais je lui ai dit que ça se faisait
vraiment pas. Franchement.)
**Je tiens
à préciser que Marie-Charles n’appuie pas toutes les opinions émise dans cet article,
étant elle-même une grande fan du brun chocolat. Eh ben.
***MC rétorque: J'ai le droit. Tsé.
***MC rétorque: J'ai le droit. Tsé.
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Pub Rose Phillips,
taverne,
UTTLD
3.01.2012
We are Back. New York et autres
Vie active et mouvementée oblige on a du vous délaisser quelques peu mais nous voici de retour.
New York Fashion Week. New York a quelque chose d'exceptionnel, en ce sens ou la ville entière s'active pour célébrer le prêt-à-porter. On interpelle les passants dans la rue pour leur offrir divers magazines de mode, les taxis passent en boucle des interviews de créateurs. Non seulement s'agit-il d'un événement mode, mais aussi un événement au retombe touristiques et financières majeures.
Car les journalistes sont là pour travailler, mais ils consomment. Hôtels, cafés, restos, la ville accueille un revenu de plusieurs millions de dollars. La tenue de la Semaine de la mode bénéficie à plusieurs, facile donc de s'expliquer pourquoi l'organisation est impec.
Environ 4 semaines de modes ont lieu en même temps, celle de la programmation officielle, au Lincoln Center, celle de Milk Studios (Jeremy Scott, entre autres, faisait partie de la programmation) Pier 69 et Style360. Des endroits différents, une vibe propre et des designers complètement éclatés. Chacun peut présenter dans un univers qui lui ressemble plus et toucher un public ciblé.
New York Fashion Week. New York a quelque chose d'exceptionnel, en ce sens ou la ville entière s'active pour célébrer le prêt-à-porter. On interpelle les passants dans la rue pour leur offrir divers magazines de mode, les taxis passent en boucle des interviews de créateurs. Non seulement s'agit-il d'un événement mode, mais aussi un événement au retombe touristiques et financières majeures.
Car les journalistes sont là pour travailler, mais ils consomment. Hôtels, cafés, restos, la ville accueille un revenu de plusieurs millions de dollars. La tenue de la Semaine de la mode bénéficie à plusieurs, facile donc de s'expliquer pourquoi l'organisation est impec.
Environ 4 semaines de modes ont lieu en même temps, celle de la programmation officielle, au Lincoln Center, celle de Milk Studios (Jeremy Scott, entre autres, faisait partie de la programmation) Pier 69 et Style360. Des endroits différents, une vibe propre et des designers complètement éclatés. Chacun peut présenter dans un univers qui lui ressemble plus et toucher un public ciblé.
Comme la saison dernière, je suis tombée sous le charme de créateurs qui ont su m'émerveiller, par un style audacieux, une sensibilité et une créativité particulière. Ce qui est agréable à New York, c'est de voir le talent des plus connus côtoyer l'indescriptible génie de créateurs moins commercialisés.
Mes coups de cœurs de la semaine : Jeremy Scott et Jenny Packham.
Jenny Packham démontre quant à elle un savoir-faire incroyable en nous transportant dans les films noirs des années 40. Les silhouettes sont luxueuses et brillantes. L’attention portée aux détails est magique. D’ailleurs son utilisation du Hotfix est incroyable.
Mon interrogation: Custo Barcelona.
Après notre article sur Myco Anna, je dois me résoudre à accepter que chaque ville semble avoir un designer à l'esthétisme particulier. Ce même designer qui oubli les tendances ou même les critères de goûts pour soumettre sa propre idée du style. Un style qu'il faut accepter et critiquer dans une optique particulière, puisque, dans le cas de Custo Barcelona, cet esthétisme trouve preneur, ainsi mieux vaut évaluer en fonction de son habileté. Oui c'est un genre de voyez-j'ai-pris-de-la-maturité-ça-ressemble-a-une-excuse.
Pur Plaisir: Discuter avec les collègues de TRIPTYQU3.
Après notre article sur Myco Anna, je dois me résoudre à accepter que chaque ville semble avoir un designer à l'esthétisme particulier. Ce même designer qui oubli les tendances ou même les critères de goûts pour soumettre sa propre idée du style. Un style qu'il faut accepter et critiquer dans une optique particulière, puisque, dans le cas de Custo Barcelona, cet esthétisme trouve preneur, ainsi mieux vaut évaluer en fonction de son habileté. Oui c'est un genre de voyez-j'ai-pris-de-la-maturité-ça-ressemble-a-une-excuse.
Pur Plaisir: Discuter avec les collègues de TRIPTYQU3.
Il y a une telle fraicheur de se retrouver ainsi (entre montréalais) dans un évènement d'envergure. Une chance, vraiment. Cela sonne gros, peut-être mais être à New York, c’est comme assister en accéléré à un cours de business et de marketing pour la mode. Et se dire qu'on devient de plus en plus équipé pour affronter l'industrie et se tailler une place comme capitale de mode, ca n'a pas de prix.
Anna Sui FW 2012
2.13.2012
SMM : Fin Théâtrale
La Semaine de la mode de Montréal ne voulait pas d’une
finale fade et sans goût. C’est donc sous la foule impatiente et les stroboscopes qu’on
défilé les collections du collectif Anastasia Lomonova-Lyn-UNTTLD. Une alliance intéressante.
Anastasia Lomonova
Sous le thème des robes de soirée et d’un romantisme sombre,
Lomonova nous a concoctés, presque entièrement à la main, une collection où la transformation
textile devient le point de départ. Le plus impressionnant dans cette
collection reste certainement le travail du plissé, que la créatrice manie avec
talent et originalité. Un chiffon de polyester métamorphosé et texturé, éloquent.
L’esprit sado-maso mené par les accessoires en dentelle muni de
« fouets » a donné du caractère aux coupes gréco-romaines de ses
longues robes. De très belles robes d’ailleurs et une présentation fort
intéressante. Une artiste à surveiller.
Lyn
Encore une fois, c’est tout le travail derrière les
vêtements de Jocelyn Picard qui impressionne d’abord. Les deux tuniques resté
immobiles lors du défilé étaient particulièrement intéressante, décrivant un
tracé de maille partant dans tous les sens. Une belle maitrise du médium. Par
contre, il aurait été apprécié de marier les pièces de tricot avec des
vêtements tissés sobre, ce qui aurait permis de mettre en valeur ces
dernières. Parfaite pour servir le show, les tuniques cocons avait-elle
d’autre ambition? Difficile à dire.
UTTLD
Sans aucun doute, UTTLD a donné un bon spectacle. Mise en
scène, musique théâtrale, vêtements excentrique…Les pièces de métal tissés (ils
ont tissés ensemble des chaines avec un fil de coton ciré) et les matières
brutes (cuir, fourrures…) donnait du cran à la collection, de la force. L’esprit
Conan
the Barbarian était de mise, version modernisé, sophistiqué et plus sexy.
Par contre, tous les assemblages de matières et de formes devenaient
étourdissant à la longue, un peu exagéré. J’aurais préféré un travail moins
tape-à-l’œil, plus subtil du cuir et des fourrures que cet amalgame de laçage,
tricot et découpe, somme toute pas très novateur. Malgré tout, UNTTLD a
certainement gagné son pari auprès du public qui était, on ne peut plus ravi.
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