Je ne vais pas m'étendre sur le sujet. Mais sérieux, les tuques animaux et autres mitaines, ouf. Y'a de l'abus cet hiver. Fallait que j'en parle.
Blogue. Jamais nous n'aurions pensé utiliser ce mot, mais force est d'admettre qu'il faut combattre le mal par le mal. Ainsi, voici un blogue qui veut affronter, critiquer, faire découvrir la mode qui nous emballe, nos idées qu'on déballe et les frustrations qu'on ravale.
1.31.2012
De l'abus.
Je ne vais pas m'étendre sur le sujet. Mais sérieux, les tuques animaux et autres mitaines, ouf. Y'a de l'abus cet hiver. Fallait que j'en parle.
1.27.2012
Haute-Couture et Poésies
La saison de la Haute-Couture vient à peine de se terminer et fut riche en créativité.
Chez Dior, Bill Gaytten, succédant à Jonh Galliano, rend hommage aux belles années de la Maison, en réinterprétant le syle New Look, dans une version moins léchée, mais tout aussi raffinée, les éclats de Galliano en moins.
Elie Saab nous fait rêver, en nous transportant dans un jardin fleuri et scintillant. Le glamour à son
meilleur.
Riccardo Tisci chez Givenchy ramène le côté brut du sport, et imagine une équipe solide, guerrière en mélangeant tribalité et modernité, créant des armures travaillées et ornementées comme seule sa Maison sait le faire.
Finalement, mention spéciale à Jean-Paul Gaultier, et son hommage à Amy Winehouse. Il a su traduire toute son excentricité, sa soul, en restant toutefois fidèle à son style de créateur où se mélangent le rétro des années 50, l'excentricité du 80 et l'influence des icônes.
À chaque saison de Haute-Couture, je ne peux m'empêcher à chaque fois de revenir vers une collection créée il y a déjà quelques saisons de cela.
Avec Premiers Modèles, Julien Fournié représente parfaitement l'équilibre fragile entre vêtements et sensibilité. Il y a une telle délicatesse qui émane des silhouettes, toutes plus légères les unes que les autres, et pourtant, toutes aussi dramatiques.
En voyant défiler ces femmes magnifiques, on sent la fragilité de leur être; on prend conscience que le vêtement porté est beaucoup plus qu'une toile ou une simple pièce d'étoffe. C'est le reflet d'une émotion, de l'âme d'un créateur qui se traduit par des formes, des tombés, des transparences.
C'est là toute la beauté de la Haute-Couture, de la mode, de l'art vestimentaire: on joue avec l'imaginaire,la proximité des corps et des matières. On crée une oeuvre dans laquelle il possible de se projeter.
Julien Fournié Premiers Modèles Hiver 2009 par MimiLav
Chez Dior, Bill Gaytten, succédant à Jonh Galliano, rend hommage aux belles années de la Maison, en réinterprétant le syle New Look, dans une version moins léchée, mais tout aussi raffinée, les éclats de Galliano en moins.
Elie Saab nous fait rêver, en nous transportant dans un jardin fleuri et scintillant. Le glamour à son
meilleur.
Riccardo Tisci chez Givenchy ramène le côté brut du sport, et imagine une équipe solide, guerrière en mélangeant tribalité et modernité, créant des armures travaillées et ornementées comme seule sa Maison sait le faire.
Finalement, mention spéciale à Jean-Paul Gaultier, et son hommage à Amy Winehouse. Il a su traduire toute son excentricité, sa soul, en restant toutefois fidèle à son style de créateur où se mélangent le rétro des années 50, l'excentricité du 80 et l'influence des icônes.
À chaque saison de Haute-Couture, je ne peux m'empêcher à chaque fois de revenir vers une collection créée il y a déjà quelques saisons de cela.
Avec Premiers Modèles, Julien Fournié représente parfaitement l'équilibre fragile entre vêtements et sensibilité. Il y a une telle délicatesse qui émane des silhouettes, toutes plus légères les unes que les autres, et pourtant, toutes aussi dramatiques.
En voyant défiler ces femmes magnifiques, on sent la fragilité de leur être; on prend conscience que le vêtement porté est beaucoup plus qu'une toile ou une simple pièce d'étoffe. C'est le reflet d'une émotion, de l'âme d'un créateur qui se traduit par des formes, des tombés, des transparences.
C'est là toute la beauté de la Haute-Couture, de la mode, de l'art vestimentaire: on joue avec l'imaginaire,la proximité des corps et des matières. On crée une oeuvre dans laquelle il possible de se projeter.
Julien Fournié Premiers Modèles Hiver 2009 par MimiLav
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1.24.2012
Ainsley Preview FW2012
Question de se donner le goût, voici un aperçu de ce que présentera à New York la ligne Ainsley. Des vidéos toutes simples, qui font rêver.
"The presentation will include a series of vignettes designed to convey the vibrant spirit of the Southwest. Full of warm, earth tones, Navajo inspired motifs and free-flowing silhouettes.The collection draws from the colors and textures of the desert, incorporating cactus greens, burnt reds and brilliant turquoise hues that pop against the earth tone scheme of browns, tans, grays and white." - Tiré de la communication de presse.
1.21.2012
1.19.2012
BGL - Concessionnaire
Je ne connaissais pas ce groupe d’art contemporain avant d’aller au vernissage hier de Concessionnaire, à la galerie PARISIANLAUNDRY. Je les ai découverts avec plaisir et c’est avec impatience que je suis allée fouiner afin d’explorer leurs précédentes expositions.
Se décrivant eux-mêmes comme étant le fruit du hasard et d’études communes en arts plastiques, le groupe s’est frayé un chemin dans les galeries et les musées en proposant des œuvres impertinentes aux préoccupations sociales. Friand de sculpture et d’installations, le trio porte un regard critique sur la culture actuelle, agrémenté par un humour bien à eux.
Pour leur présente exposition, BGL exploite la symbolique de l'espace murale dans la tradition des galeries privées, en réinterprétant cette hiérarchie sous forme sculpturale. En clair, c'est un parallèle audacieux entre une imagerie numérique galvanisée et l'emprise physique que le temps n'aura jamais sur elle. Plusieurs pièces représentent des nature mortes kitsch, craquelées comme le serait une vielle tapisserie. La plus impressionnante s’étale sur un mur entier, imageant une immense craquelure circulaire modulée en noir et blanc. Difficile à expliquer, mais ça vaut vraiment le coup d’œil! Les sculptures animales sont elles aussi fort belles, comme ce renard en bois carbonisé tenant une culotte féminine dans sa gueule et le petit hibou encombré par une montre dorée. J’ai particulièrement apprécié le contraste de matériaux bruts reliés aux éléments pop et colorés. Une expo à voir absolument.
Jusqu’au 25 février.
1.16.2012
Y'a plus de saison
Spring-summer-prefall-fall-winter-resort. Je suis Québécoise. Pas besoin de m’expliquer le principe d’une saison, je connais. Chaud-froid-froid-froid-chaud. D’accord. Mais en mode, le principe de saison est devenu, selon moi, excessif. Et utilisé comme prétexte à une surconsommation, à une production en continu pour une clientèle recherchant la nouveauté à tout prix.
Le principe purement commercial de la saison m'agace. Il permet de mettre en marché de nouvelles collections plus souvent que nécessaire, créant un engouement pour la nouveauté et la consommation toujours grandissant. Non seulement de cette façon on sacrifie la qualité du vêtement (à quoi sert-il de faire des vêtements résistant puisqu'ils ne seront portés que le temps d'une courte saison, après tout?), mais on sacrifie aussi toute réflexion plus profonde lors du processus. La qualité de fabrication, donc, mais aussi la qualité de création. À force de tordre les idées des créateurs pour en extraire toujours plus, il es normal qu'ils soient parfois à sec. On reprend alors beaucoup de ce qui a déjà été fait (comme on les aime, les looks old school), on copie, on fait ce qu'on peut mais il faut faire vite.
Contré par le mouvement slow wear, le principe de saison et demi-saison pourrait devenir désuet. Dépassé même, si l’on en croit les propos très pertinent de François Girbaud, de la maison française Marithé François Girbaud, lors d’une interview réalisée lors de la SMM de NY cet automne.
Selon lui, en tant que créateur, il faut pousser le développement du vêtement en considérant des facteurs beaucoup plus urgents que la saison. D'ailleurs, les facteurs environnementaux reliés au traitement de la matière semblent être prioritaire pour ce duo. Il dira :
" Le monde a changé et on continu, dans la fashion industrie, à avoir cette idée stupide de saison. Je trouve ça complètement idiot. On est en train de parler d'un traitement, entrain d'apporter à l'industrie de 2 millions de travailleurs, tant au niveau santé, que condition de travail. On ne peut continuer ce qu'on a fait pendant des années [à gaspiller, à dépenser sans compter.]"
Ce n'est pas une idée nouvelle, c'est évident, mais elle reste d'actualité. Je pense simplement que les designer sont pris dans cet engrenage et dans ces habitudes de saisons qui les essoufflent. Déjà que certaines maisons vont jusqu'à présenter une quarantaine de look par saison, il n'est certainement pas indispensable d'en rajouter une vingtaine en demi-saison. Et tant pis pour l'industrie, il faut rester intègre et produire mieux. Réfléchir. C'est avec cette idéologie que je veux entreprendre mes propres créations, même si le problème à l'échelle du petit designer (surtout québécois) est beaucoup moins criant.
Mais c'est aussi en tant que consommatrice que j'aimerais me responsabiliser. Qui, vraiment, peut résister à la tentation des vêtements si abordable d'un H&M? C'est toute une mentalité qu'il faut changer, ce sont les habitudes de consommation qu'il faut améliorer. À l'instar de la créatrice qui prendra son temps pour réaliser des vêtements plus réfléchis, je vais aussi acheter tranquillement, durablement et joliment.
1.14.2012
Montréal versus les autres
Au moment même où je recevais ma confirmation média pour la Semaine de Mode de New York ( eh oui, on n’en a pas l’air, mais on est un peu pluggées) j’avais les yeux rivés sur l’horaire plutôt décevant de notre propre semaine de mode. Je le concède, n’importe laquelle des semaines de mode semblent moins excitante en comparaison avec New York. Mais force est d’admettre que si nous voulons tirer notre épingle du jeu, il y aurait place à quelques améliorations.
L’emplacement. En effet, la première question que plusieurs soulèvent est la tenue de la SMM dans le bâtiment du marché Bonsecours. Beaucoup de cachet, mais une utilisation limitée et peu créative de l’endroit, où trop de monde s’y entassent lors de l’évènement. Cependant, on doit oublier la création d’un espace éphémère comme c'est le cas avec les tentes au Lincoln Center de NY ou au David Pecaut Square a Toronto. L’automne ça peut toujours aller, mais en février, on aura plutôt l’air de faire des soirées Igloofest dans un abri tempo plutôt que des défilés de prêt-à porter.
La solution est de repenser l’espace. Le secret de Toronto ou de NY, c’est la possibilité sous un même toit de présenter des défilés simultanés ou un à la suite de l’autre sans engorger l’espace. La salle lounge devient la deuxième salle de défilé et le ( déjà ex) showroom servirait de lounge. Puis, on oubli aussi la salle média ( il n’y en a même pas à New York, puisque tout le monde à là-bas semble être média) La clé n'est pas nécessairement de faire des défilés off-site, puisque le faible nombre de créateurs ne nous permet pas de nous éparpiller et de se promener à droite et à gauche, à moins d'offrir clairement un environnement incontournable. Repensons simplement au concept génial de Dubuc de présenter sa collection FW2011 sur un bateau dans le Vieux-Port.
Le coût. Le coût d’un accès média a NY est de 85$US et de 75$ pour Toronto. Acheter un accès permettrait peut-être d’améliorer certaines infrastructures et par la bande de peut-être, je dis peut-être car je parle en non connaissance de cause, de réduire certains coûts pour les créateurs. Il pourrait s’agir d’une excellente solution, puisqu’à l’inverse des IMG de ce monde, Sensation Mode est un organisme à but non lucratif. On pourrait donc croire que cet argent retournerait directement dans les poches de nos talents locaux.
Deuxièmement, bien que ma richesse soit plutôt entre parenthèse ces derniers mois, un coût permettrait de faire une élimination naturelle du wannabe. Tu as quinze ans, un blogue et un sac Longchamps? Et bien non, tu n’es pas nécessairement membre de l’industrie. Tu es capable d’épeler Lagerfeld à l’envers? Bien essayé mais non. Mange tes croutes et deviens bénévole, comme tout le monde. Je vous entends dire que ça limiterait la portée, et que la mode ne s’adresse pas qu’aux initiés, qu’il faut la démocratiser et bla bla bla… mais je vais vous dire une triste vérité :
LES SEMAINES DE MODE SONT FAITES POUR LES INITIÉS.
Ça sonne raide je sais, mais ce que je veux dire, c'est qu'on manque de sérieux et de rigueur à Montréal. Et puis pensez y, peut-être y aurait-il plus de créateurs si on justifiait leur investissement financier par une couverture médiatique supérieure à ce qu'ils auraient déboursés?
Reste que le nouveau positionnement (enfin!) de SMM sur le calendrier mode est génial, le cachet de nos créateurs indéniable, mais il nous manque encore beaucoup de contenu. Et le contenu, soyons honnêtes, ne dépend pas de Sensation Mode, mais des créateurs eux mêmes. Je comprends la frustration de certains qui décident de se retirer de la semaine de mode et de créer leur défilé "hors-saison". Toutefois, au bout du compte, cela ne fait qu'apauvrir la SMM en nous privant des meilleurs éléments.
Je pense que tout cela aurait un impact positif sur notre industrie et permettrait de diffuser efficacement notre talent tout en laissant la place au développement de notre identité.
D'ici la je m'en vais me pratiquer à épeler Demeulemeester à rebours.
MA photo de NY |
L’emplacement. En effet, la première question que plusieurs soulèvent est la tenue de la SMM dans le bâtiment du marché Bonsecours. Beaucoup de cachet, mais une utilisation limitée et peu créative de l’endroit, où trop de monde s’y entassent lors de l’évènement. Cependant, on doit oublier la création d’un espace éphémère comme c'est le cas avec les tentes au Lincoln Center de NY ou au David Pecaut Square a Toronto. L’automne ça peut toujours aller, mais en février, on aura plutôt l’air de faire des soirées Igloofest dans un abri tempo plutôt que des défilés de prêt-à porter.
David Pecaut Square à Toronto |
La solution est de repenser l’espace. Le secret de Toronto ou de NY, c’est la possibilité sous un même toit de présenter des défilés simultanés ou un à la suite de l’autre sans engorger l’espace. La salle lounge devient la deuxième salle de défilé et le ( déjà ex) showroom servirait de lounge. Puis, on oubli aussi la salle média ( il n’y en a même pas à New York, puisque tout le monde à là-bas semble être média) La clé n'est pas nécessairement de faire des défilés off-site, puisque le faible nombre de créateurs ne nous permet pas de nous éparpiller et de se promener à droite et à gauche, à moins d'offrir clairement un environnement incontournable. Repensons simplement au concept génial de Dubuc de présenter sa collection FW2011 sur un bateau dans le Vieux-Port.
Le coût. Le coût d’un accès média a NY est de 85$US et de 75$ pour Toronto. Acheter un accès permettrait peut-être d’améliorer certaines infrastructures et par la bande de peut-être, je dis peut-être car je parle en non connaissance de cause, de réduire certains coûts pour les créateurs. Il pourrait s’agir d’une excellente solution, puisqu’à l’inverse des IMG de ce monde, Sensation Mode est un organisme à but non lucratif. On pourrait donc croire que cet argent retournerait directement dans les poches de nos talents locaux.
Absente de Montréal, Marie Saint Pierre SS2012 à Toronto |
Deuxièmement, bien que ma richesse soit plutôt entre parenthèse ces derniers mois, un coût permettrait de faire une élimination naturelle du wannabe. Tu as quinze ans, un blogue et un sac Longchamps? Et bien non, tu n’es pas nécessairement membre de l’industrie. Tu es capable d’épeler Lagerfeld à l’envers? Bien essayé mais non. Mange tes croutes et deviens bénévole, comme tout le monde. Je vous entends dire que ça limiterait la portée, et que la mode ne s’adresse pas qu’aux initiés, qu’il faut la démocratiser et bla bla bla… mais je vais vous dire une triste vérité :
LES SEMAINES DE MODE SONT FAITES POUR LES INITIÉS.
Ça sonne raide je sais, mais ce que je veux dire, c'est qu'on manque de sérieux et de rigueur à Montréal. Et puis pensez y, peut-être y aurait-il plus de créateurs si on justifiait leur investissement financier par une couverture médiatique supérieure à ce qu'ils auraient déboursés?
Reste que le nouveau positionnement (enfin!) de SMM sur le calendrier mode est génial, le cachet de nos créateurs indéniable, mais il nous manque encore beaucoup de contenu. Et le contenu, soyons honnêtes, ne dépend pas de Sensation Mode, mais des créateurs eux mêmes. Je comprends la frustration de certains qui décident de se retirer de la semaine de mode et de créer leur défilé "hors-saison". Toutefois, au bout du compte, cela ne fait qu'apauvrir la SMM en nous privant des meilleurs éléments.
Je pense que tout cela aurait un impact positif sur notre industrie et permettrait de diffuser efficacement notre talent tout en laissant la place au développement de notre identité.
D'ici la je m'en vais me pratiquer à épeler Demeulemeester à rebours.
1.11.2012
1.08.2012
Retrospective Mode Canadienne 2011: Le point de vue de l’autre
2011 aura été une année faste pour la mode à/de Montréal.
Notre mode s’affiche et s’expose enfin. Jean-Paul Gaultier et sa déferlante de marinière au MBAM, présentés dans une exposition aux multiples visages, précédée par une autre exposition consacrée à notre « enfant terrible de la mode » Denis Gagnon, célébrant ses 10 ans de carrière. Finalement, à 250 km d'ici, Ying Gao et ses vêtements d’avant-garde se sont retrouvés au Musée National des Beaux-arts du Québec. Des expositions plutôt bien ficelées (ou frangées pour certain) qui ont su montrer nos couleurs et la créativité propre aux Montréalais.
Sinon, côté runway, la dernière année aura été plutôt époustouflante. L’arrivée de Martin Lim, UNTTLD et Anastasia Lomonova ont amené un vent de fraicheur sur la Semaine de Mode, un peu ennuyeuse ces dernières saisons. Malgré tout, trois collections de nos créateurs vétérans ont été marquantes pour l’année. ( Crédits Photos: Jimmy Hamelin)
Commençons :
Impossible de ne pas aussi y faire allusion : il y a presqu’un an Marie Saint Pierre présentait une merveilleuse collection démontrant à merveille son génie. Sortant des sentiers qu’elle a elle-même battus, elle laisse (un peu) de côté ses fripés et ses drapés pour laisser la place à la structure, la fluidité et la poésie. Une collection digne de Paris. ( Crédits Photos: Jimmy Hamelin)
En septembre dernier, dans un décor des plus chics, Denis Gagnon nous a encore une fois prouvé l’étendu de son talent. Une collection printanière florale qui, a l’opposé de ses récentes collections denses et frangées, est simple et emplie de fraicheur. Ce qui fait cette fois son génie, c’est la façon dont la mode Gagnon peut enfin être portée, pas par quiconque évidemment, mais on se voit quand même enfiler un chemisier et un short, on se projette, on se sent enfin près du créateur. Il a touché la corde sensible : l’accessibilité. Bravo. ( Crédits Photos: Jimmy Hamelin)
Dans cette même lignée, une mention spéciale va à la chaîne Reitmans et à sa collaboration avec Madame Saint Pierre. Tout ce qu’on attend d’une collaboration pour le grand public : le style de la designer dans des silhouettes simplifiées, des matières pas si loin de son néoprène fétiche, des coupes avantageuses pour la clientèle Reitmans. Un bon coup de pub, jamais on aura vu cru autant d’engouement pour ce magasin. Ils sont parvenus a aller chercher une toute nouvelle clientèle pour les créateurs montréalais.
Finalement dans ce bilan bref, j’ajouterai l’article poignant de Foglia qui dépeint une mode montréalaise futile et beaucoup moins grandiose qu’on le dit. Un texte qui en fera réfléchir et réagir plus d'un. Il souligne le manque important de profondeur, de nuance dans le discours des créateurs de l'industrie. Un texte qui mérite de guider nos actions en 2012. (Crédits photo: Archives La Presse)
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1.06.2012
Rétrospective mode canadienne 2011
Commençons donc ce blog par une petite rétrospective de l’année qui vient de passer. On se concentre sur le positif et on oubli ce qu’on aurait préféré ne pas voir!
Pour ma part, voici mes découvertes et/ou surprise de l’année :
Dans la catégorie Découverte, Christian l’Enfant Roi m’a littéralement charmé. J’ai regardé défiler sa collection SS2012 comme une petite fille, le sourire aux lèvres, sans aucun sens critique (la confection m’a semblé douteuse sur certaines pièces, mais j’ai fermé les yeux), je n’avais pas d’argument, j’aimais tout simplement ça! Maintenant remise de mes émotions, je dirais que c’est l’esthétisme général, l’esprit bon enfant qui m’a plu au premier coup d’œil. Il y a un coté européen dans l’ensemble, qui détonne beaucoup avec ce qui se fait actuellement à Montréal dans la mode masculine. Les couleurs pastels salies, l’accessoirisassions ludique, les touches de tricot, de tout ça émane une douce folie qui fait du bien, qui rafraichit.
http://christianlenfantroi.com/ |
Dans la même veine émergente (et dans le même défilé aussi!), « À la frontière » de by Thomas. m’a bien plu. Les coupes efficaces tout en rondeur, l’imprimé pastel à saveur des années 80 (créé en collaboration avec l'artiste-peintre Christopher Ross), les superbes sacs, un stylisme sans faille… Vraiment une très belle micro collection.
http://bythomas.ws/ |
http://renatamorales.com/ |
http://www.mariesaintpierre.com/ |
Pour terminer en beauté, j’aimerais parler du projet Playtime par Ying Gao présenté au Musée des Beaux-arts du Québec l’été dernier et initialement présentée lors du défilé Récréation au printemps 2010. Bien que son précédent projet Post-vernissage soit plus mode que ce projet interactif, il est tout à fait opportun d’en parler dans cette rétrospective puisqu’il reste très actuel dans le thème et l’approche conceptuelle. Inspiré par le film du même nom du réalisateur Jacque Tati, le vêtement invite à une réflexion sur la perception des objets en espace urbain. Il réagira alors au mouvement et à la lumière en altérant son apparence, tel une danse qui le fait vivre et qui le rend flou. Magnifique et déconcertant.
http://yinggao.ca/interactifs/playtime/ |
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Explications
J’ai toujours eu une aversion pour les blogues.
Je concède qu’avec l’avènement des médias sociaux, Internet a pu permettre la diffusion du travail de plusieurs créateurs, d’accéder à l’information et surtout de permettre le dialogue entre individus. Mais y’en a-t-il vraiment un? Dans cet univers où il y a pluie d’opinions et d’informations pertinentes ou non vérifiées, difficile de s’y retrouver.
Et voilà nous y sommes.
Afin de protéger le contenu parfois douteux d’internet, on s’en remet à la liberté d’expression. Certains vont même jusqu’à ajouter que des goûts et des couleurs ça ne se discute pas. Au contraire. Ce serait trop facile de ne rien remettre en question, de prendre tout tel quel et de se dire que les petits blogs perso ne font de mal à personne. Je pourrais décider de refuser de les lire, de m’insurger en silence mais, malheureusement, dans un milieu comme l’industrie de la mode, ils sont omniprésents. Dans l’industrie des blogues à caractère mode, et laissez moi vous dire que l’utilisation du mot industrie est justifié, trop peu de gens nous font part de leur prise de positions, de leurs découvertes (non-commanditées) et ou de leurs critiques.
Alors voilà, je me mouille. J’ai mal à ma mode.
Aujourd’hui, on préfère parler de notre look du jour, de notre angoisse que le orange remplace le noir et à quel point notre dernier massage nous a fait du bien. Je n’ai rien contre le fait de faire part de ses expériences personnelles, mais quand on clame haut et fort que l’on vous offre une vision artistique et critique de la mode, et qu’au final, tout le blogue est commandité, nous avons le droit, en tant que lecteur, de s’interroger.
On accorde beaucoup trop d’importance à ceux qui se disent bloggeurs. D’abord, qui sont ces gens? Ou est passé l’intégrité? Le droit à de l’information de qualité? Je ne dis pas que personne n’a droit de s’exprimer, au contraire, mais ne serait-il pas utile d’avoir un certain code de conduite ou une éthique journalistique ? Effectivement, les blogs font parti intégrante du paysage virtuel et réussir à les faire participer à nos événements est une chance d’obtenir de la visibilité et de toucher un public que jamais on aurait espérer. Les blogs sont en effet une tribune exceptionnelle. Mais voilà, lorsqu’on fait le compte des médias pour un évènement, on réalise rapidement que la seule chose dont notre bloggeur vedette a parlé c’est du look-oh-combien-fashion de son autre amie bloggeuse. Imaginez à quel point cela est frustrant, tout l’effort qui est mis pour publiciser un évènement, pour finalement constater que ce n’est que le goodies bag qui était convoité. En invitant les bloggueurs, on tente de montrer comment la mode ne s’adresse pas qu’aux initiés et combien leur opinion peut compter. Ils ont la meilleure des tribunes et personne ne l’utilise véritablement. Évidemment que P&G est content de voir que Miss Unetelle a essayé son nouveau mascara, son shampoing et tout son kit beauté mais sinon, rien ou très peu.
Les nouveaux joueurs qui ont besoins d’une plateforme pour se faire connaître des gens comme vous et moi, ne trouvent que peu d’oreilles attentives. Et ceux qui l’ont, ne trouvent pas nécessairement les échos espérés. Par exemple, il est anormal que la liste des blogs invités à la SMM s’allonge saisons après saisons, alors qu’aucun article de fond, de critiques ou de comptes-rendus n’aient vraiment été générés. Il s’agit plutôt et simplement d’un happening de fashionistas.
Ce qui m’amène justement à parler de ce manque de critiques. Il ne faut pas avoir peur de critiquer, c’est ce qui fait avancer les choses en créant un débat, en générant de nouvelles idées. On doit prendre position, amener des critiques constructives et étoffées. La neutralité et la contemplation ne font pas avancer les choses. Et puis, si on se fait la vitrine de la mode à Montréal, il faut parler de ce qu’on aime, de ce qu’on aime moins, en amenant les gens à aller voir par eux-mêmes; mais d’abord faut-il en parler. Si on veut que la mode se démocratise et s’améliore, ici à Montréal, il faut s’éduquer et pousser au maximum les initiatives.
La vision que nous voulons véhiculer est peut-être utopique, mais c'est cette vision qui nous fait vivre jusqu’à maintenant. Elle n’est malheureusement pas basée sur une définition sociologique, mais plutôt empreinte de sensibilité et d’émotion. Et là réside l’essence de ce qui est mode ou tendance. Alors quand on constate ce qui se fait sur les blogues modes, cela nous enrage, parce que la mode c’est beaucoup plus que donner des conseils sur les produits à utiliser, le look du jour, ou les peoples des Semaines de Mode. La mode va bien au-delà de ça. Je sais que malgré tout plusieurs écrivent leur blogue avec passion, et font de leur mieux, mais malheureusement, cela ne répond pas à mes critères. Mais plutôt que de rester là à maugréer en silence sur le triste sort qu’on réserve à la sphère mode sur les blogs, nous avons décidé de nous lancer.
Remarquez que nous avons aussi décidé de jouer le jeu de la prétention en écrivant ce billet. Aucune de nous n'a l’arrogance de penser qu’on veut savoir comment on s’habille, ce que nous croyons beau ou bon ou encore ce que nous mangeons en hiver. Alors voilà :
Parler de mode, pour nous, c’est donc de comprendre la vision d’un créateur, de discuter avec lui, de connaître ses motivations. La mode c’est capter une sensibilité et la partager au monde. C’est développer un esthétisme du beau comme du laid et toucher un public. C’est de vouloir affirmer quelque chose et utiliser un mode de communication universel et utiliser de tous : le vêtement.
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