Spring-summer-prefall-fall-winter-resort. Je suis Québécoise. Pas besoin de m’expliquer le principe d’une saison, je connais. Chaud-froid-froid-froid-chaud. D’accord. Mais en mode, le principe de saison est devenu, selon moi, excessif. Et utilisé comme prétexte à une surconsommation, à une production en continu pour une clientèle recherchant la nouveauté à tout prix.
Le principe purement commercial de la saison m'agace. Il permet de mettre en marché de nouvelles collections plus souvent que nécessaire, créant un engouement pour la nouveauté et la consommation toujours grandissant. Non seulement de cette façon on sacrifie la qualité du vêtement (à quoi sert-il de faire des vêtements résistant puisqu'ils ne seront portés que le temps d'une courte saison, après tout?), mais on sacrifie aussi toute réflexion plus profonde lors du processus. La qualité de fabrication, donc, mais aussi la qualité de création. À force de tordre les idées des créateurs pour en extraire toujours plus, il es normal qu'ils soient parfois à sec. On reprend alors beaucoup de ce qui a déjà été fait (comme on les aime, les looks old school), on copie, on fait ce qu'on peut mais il faut faire vite.
Contré par le mouvement slow wear, le principe de saison et demi-saison pourrait devenir désuet. Dépassé même, si l’on en croit les propos très pertinent de François Girbaud, de la maison française Marithé François Girbaud, lors d’une interview réalisée lors de la SMM de NY cet automne.
Selon lui, en tant que créateur, il faut pousser le développement du vêtement en considérant des facteurs beaucoup plus urgents que la saison. D'ailleurs, les facteurs environnementaux reliés au traitement de la matière semblent être prioritaire pour ce duo. Il dira :
" Le monde a changé et on continu, dans la fashion industrie, à avoir cette idée stupide de saison. Je trouve ça complètement idiot. On est en train de parler d'un traitement, entrain d'apporter à l'industrie de 2 millions de travailleurs, tant au niveau santé, que condition de travail. On ne peut continuer ce qu'on a fait pendant des années [à gaspiller, à dépenser sans compter.]"
Ce n'est pas une idée nouvelle, c'est évident, mais elle reste d'actualité. Je pense simplement que les designer sont pris dans cet engrenage et dans ces habitudes de saisons qui les essoufflent. Déjà que certaines maisons vont jusqu'à présenter une quarantaine de look par saison, il n'est certainement pas indispensable d'en rajouter une vingtaine en demi-saison. Et tant pis pour l'industrie, il faut rester intègre et produire mieux. Réfléchir. C'est avec cette idéologie que je veux entreprendre mes propres créations, même si le problème à l'échelle du petit designer (surtout québécois) est beaucoup moins criant.
Mais c'est aussi en tant que consommatrice que j'aimerais me responsabiliser. Qui, vraiment, peut résister à la tentation des vêtements si abordable d'un H&M? C'est toute une mentalité qu'il faut changer, ce sont les habitudes de consommation qu'il faut améliorer. À l'instar de la créatrice qui prendra son temps pour réaliser des vêtements plus réfléchis, je vais aussi acheter tranquillement, durablement et joliment.
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