J’ai toujours eu une aversion pour les blogues.
Je concède qu’avec l’avènement des médias sociaux, Internet a pu permettre la diffusion du travail de plusieurs créateurs, d’accéder à l’information et surtout de permettre le dialogue entre individus. Mais y’en a-t-il vraiment un? Dans cet univers où il y a pluie d’opinions et d’informations pertinentes ou non vérifiées, difficile de s’y retrouver.
Et voilà nous y sommes.
Afin de protéger le contenu parfois douteux d’internet, on s’en remet à la liberté d’expression. Certains vont même jusqu’à ajouter que des goûts et des couleurs ça ne se discute pas. Au contraire. Ce serait trop facile de ne rien remettre en question, de prendre tout tel quel et de se dire que les petits blogs perso ne font de mal à personne. Je pourrais décider de refuser de les lire, de m’insurger en silence mais, malheureusement, dans un milieu comme l’industrie de la mode, ils sont omniprésents. Dans l’industrie des blogues à caractère mode, et laissez moi vous dire que l’utilisation du mot industrie est justifié, trop peu de gens nous font part de leur prise de positions, de leurs découvertes (non-commanditées) et ou de leurs critiques.
Alors voilà, je me mouille. J’ai mal à ma mode.
Aujourd’hui, on préfère parler de notre look du jour, de notre angoisse que le orange remplace le noir et à quel point notre dernier massage nous a fait du bien. Je n’ai rien contre le fait de faire part de ses expériences personnelles, mais quand on clame haut et fort que l’on vous offre une vision artistique et critique de la mode, et qu’au final, tout le blogue est commandité, nous avons le droit, en tant que lecteur, de s’interroger.
On accorde beaucoup trop d’importance à ceux qui se disent bloggeurs. D’abord, qui sont ces gens? Ou est passé l’intégrité? Le droit à de l’information de qualité? Je ne dis pas que personne n’a droit de s’exprimer, au contraire, mais ne serait-il pas utile d’avoir un certain code de conduite ou une éthique journalistique ? Effectivement, les blogs font parti intégrante du paysage virtuel et réussir à les faire participer à nos événements est une chance d’obtenir de la visibilité et de toucher un public que jamais on aurait espérer. Les blogs sont en effet une tribune exceptionnelle. Mais voilà, lorsqu’on fait le compte des médias pour un évènement, on réalise rapidement que la seule chose dont notre bloggeur vedette a parlé c’est du look-oh-combien-fashion de son autre amie bloggeuse. Imaginez à quel point cela est frustrant, tout l’effort qui est mis pour publiciser un évènement, pour finalement constater que ce n’est que le goodies bag qui était convoité. En invitant les bloggueurs, on tente de montrer comment la mode ne s’adresse pas qu’aux initiés et combien leur opinion peut compter. Ils ont la meilleure des tribunes et personne ne l’utilise véritablement. Évidemment que P&G est content de voir que Miss Unetelle a essayé son nouveau mascara, son shampoing et tout son kit beauté mais sinon, rien ou très peu.
Les nouveaux joueurs qui ont besoins d’une plateforme pour se faire connaître des gens comme vous et moi, ne trouvent que peu d’oreilles attentives. Et ceux qui l’ont, ne trouvent pas nécessairement les échos espérés. Par exemple, il est anormal que la liste des blogs invités à la SMM s’allonge saisons après saisons, alors qu’aucun article de fond, de critiques ou de comptes-rendus n’aient vraiment été générés. Il s’agit plutôt et simplement d’un happening de fashionistas.
Ce qui m’amène justement à parler de ce manque de critiques. Il ne faut pas avoir peur de critiquer, c’est ce qui fait avancer les choses en créant un débat, en générant de nouvelles idées. On doit prendre position, amener des critiques constructives et étoffées. La neutralité et la contemplation ne font pas avancer les choses. Et puis, si on se fait la vitrine de la mode à Montréal, il faut parler de ce qu’on aime, de ce qu’on aime moins, en amenant les gens à aller voir par eux-mêmes; mais d’abord faut-il en parler. Si on veut que la mode se démocratise et s’améliore, ici à Montréal, il faut s’éduquer et pousser au maximum les initiatives.
La vision que nous voulons véhiculer est peut-être utopique, mais c'est cette vision qui nous fait vivre jusqu’à maintenant. Elle n’est malheureusement pas basée sur une définition sociologique, mais plutôt empreinte de sensibilité et d’émotion. Et là réside l’essence de ce qui est mode ou tendance. Alors quand on constate ce qui se fait sur les blogues modes, cela nous enrage, parce que la mode c’est beaucoup plus que donner des conseils sur les produits à utiliser, le look du jour, ou les peoples des Semaines de Mode. La mode va bien au-delà de ça. Je sais que malgré tout plusieurs écrivent leur blogue avec passion, et font de leur mieux, mais malheureusement, cela ne répond pas à mes critères. Mais plutôt que de rester là à maugréer en silence sur le triste sort qu’on réserve à la sphère mode sur les blogs, nous avons décidé de nous lancer.
Remarquez que nous avons aussi décidé de jouer le jeu de la prétention en écrivant ce billet. Aucune de nous n'a l’arrogance de penser qu’on veut savoir comment on s’habille, ce que nous croyons beau ou bon ou encore ce que nous mangeons en hiver. Alors voilà :
Parler de mode, pour nous, c’est donc de comprendre la vision d’un créateur, de discuter avec lui, de connaître ses motivations. La mode c’est capter une sensibilité et la partager au monde. C’est développer un esthétisme du beau comme du laid et toucher un public. C’est de vouloir affirmer quelque chose et utiliser un mode de communication universel et utiliser de tous : le vêtement.
j'attends la suite avec impatience
RépondreSupprimerMerci! On vous réserve plein de bons trucs!
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